Tout est parti d'une dispute entre Adama Marre et Marie-Louise Omanda. Cette dernière ne supportait plus que son vigile, pourtant régulièrement payé, s'approvisionne dans son congélateur. Alors qu'elle voulait finalement s'en débarrasser, dans la nuit du 1er au 2 juin courant, le ressortissant ouest-africain a tenté de persuader sa patronne de le garder. En vain. S'en serait suivi un échange verbal ayant provoqué une rixe. Puis, la mort !
Ressortissant malien de 25 ans, Adama Marre a maille à voir avec la justice, pour le meurtre présumé de Marie-Louise Omanda, épouse Pierre Pont, au quartier Ondimba, dans le premier arrondissement de la commune de Port-Gentil. La victime, qui l'employait comme gardien, est une septuagénaire plus connue sous l’appellation de Maguette, grâce à son entreprise de location de tentes et chaises. Elle vivait avec son époux, qui était en voyage au moment des faits.
Le suspect a pris la poudre d’escampette après son acte, mais il a été appréhendé par les éléments de la police judiciaire, le mardi 2 juin courant, sur la route d'Omboué, dans le département d'Étimboué. Il avait un habit et des bijoux de la dame lorsqu'il a été interpellé.
Les faits, relatés par le présumé meurtrier lui-même, se déroulent au domicile de la défunte, où Adama était allé remplacer un de ses compatriotes parti en voyage. En fait, c'est ce dernier qui l'aurait présenté à Marie-Louise Omanda pour prendre momentanément sa place durant son absence.
Mais à ses heures de travail, le ressortissant ouest-africain se ravitaillait régulièrement dans le congélateur de son employeur, sans son autorisation. "Je prenais souvent des vivres dans le congélateur pour mes besoins alimentaires. Je le faisais parce que je voyais les autres employés que j’ai trouvés là-bas prendre aussi la nourriture", explique le mis en cause qui, apprend-on, serait un récidiviste.
Sauf que la répétition de cet acte va attirer l’attention de la patronne. Celle-ci commence à se plaindre du comportement de son gardien, l'accusant d’être également à l’origine de la disparition, non plus seulement de denrées alimentaires, mais aussi d’autres effets dans la maison. S'installe alors, tout naturellement, un climat de suspicion et de manque de confiance.
Selon des témoins, Mme Pierre Pont aurait donc décidé de se séparer d'Adama Marre, après lui avoir réglé son solde. Ce dernier, inquiet de se retrouver au chômage, et conseillé par des membres de sa communauté, aurait entrepris, dans la nuit du 1er au 2 juin courant, d’aller s'excuser auprès de son employeur pour les forfaits commis.
"Elle se trouvait dans sa chambre lorsque je suis allé la rencontrer, et la porte était entrouverte. Elle a été surprise par ma présence, parce que j'y suis entré soudainement", précise, aux enquêteurs, le Malien à qui la patronne aurait pourtant interdit l'accès dans ses appartements.
Selon des sources judiciaires, l’échange aurait mal tourné entre les deux. Marie-Louise Omanda n'aurait pas apprécié l'intrusion de son employé dans sa chambre à coucher. Elle aurait alors usé de la violence pour le mettre dehors. Un geste que le gardien n’aurait pas apprécié.
Sur ces entrefaites, Adama Marre dit avoir riposté : "Je l’ai d'abord tenu par le cou, ensuite je l’ai poussée. Elle est allée tomber et a cogné sa tête sur le lit. Je suis sorti de la chambre pour retourner à mon poste, mais je ne suis pas reparti dans sa chambre toute la nuit", dit-il aux enquêteurs.
Christelle NTSAME
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