Cap Santa Clara : Le côté sombre de la commune d'Akanda?

Cap Santa Clara : Le côté sombre de la commune d'Akanda?

DES populations qui s'alimentent à l'eau de source. Une voie d'accès totalement à construire. Absence d'électricité et de dispensaire pour les 800 âmes qui y vivent. Le Cap Santa Clara, dans la zone nord de Libreville, mériterait une bien meilleure attention, en raison notamment de son potentiel touristique.

POURTANT réputé pour son agréable et magnifique panorama fait de forêt, de plages, etc., le Cap Santa Clara, dans le 1er arrondissement d'Akanda, au nord de Libreville, est presque une zone sinistrée. En plus de l'électricité et de l'eau qui lui font défaut, cette bourgade d'environ 800 habitants manque d'une route praticable en toutes saisons. Les témoignages des riverains auxquels s'ajoute le constat de nos reporters, sont édifiants.

La galère des populations et des usagers débute dès l'entrée principale du carrefour qui porte son nom, où une pancarte attire l'attention des visiteurs : "La population dit non à la morgue ici". Les riverains, à l'instar de Damaïque Atangui Odounga, s'insurgent contre l'implantation d'une unité de conservation des corps.

Non loin de là, s'est  formé un lac. Aucune petite voiture ne s'y aventure. Même pas Balbin, très hésitant au volant de son Toyota pick-up 4x4. "Serrez à droite pour éviter de vous embourber. Mais vous n'allez pas aller loin puisqu'il y a un gros bourbier avant le pont en béton qui va vous empêcher de progresser en voiture vers le centre du Cap Santa Clara", nous informe un agent de la Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG).

Ce dernier et deux de ses partenaires, assis au pied d'un palmier, attendent leurs collègues qui arrivent à bord d'un camion chargé de poteaux électriques. Les pylônes sont ensuite déchargés et devront être placés dans des trous prévus à cet effet. "C'est sur recommandation de l'Etat que la SEEG, qui va tirer le courant à partir du transformateur situé au grand carrefour, vient travailler jusqu'à ce niveau. Maintenant pour la suite du tronçon, c'est dur", lâche l'un des agents.

Notre chemin se poursuit derrière une voiture qui roule lentement à cause du mauvais état de la voie. Il faut dire qu'en l'absence de moyens roulants, les populations ici marchent, en général, sacs d'aliments au dos ou sur la tête. Et alors que nous progressons, la présence de quelques ouvriers de Sobea qui prospectent la route, suscite notre curiosité. "Nous allons travailler jusqu'au pont en béton seulement", répond un topographe.

A plus d'un kilomètre du carrefour, précisément à la hauteur d'un chalet qui fait face à une maison à un niveau dans une barrière, Balbin est incapable de continuer la route. "Un bourbier repousse même les chauffeurs téméraires depuis plusieurs mois avant le pont en béton. Vous êtes contraints de rebrousser chemin, parce que le reste du trajet jusqu'au Cap Santa Clara est quasiment enclavé", conseille un habitué des lieux. Des propos qui sont d'ailleurs corroborés par le contenu d'une pancarte : "Gros porteurs, camions, TM, engins : stop".

Le découragement et la déception peuvent se lire sur les visages des visiteurs et des riverains. Un couple, vivant après le pont en béton, affirme qu'en temps de pluie, cette voie aux allures d'une piste d'éléphants et qui appartient à l'Etat, est parsemée d'énormes cratères et de bourbiers. "Cette situation n'est pas de maintenant. Elle perdure depuis de nombreux mois. Lorsqu'il pleut, nous sommes obligés de braver à pied, sacs au dos ou sur la tête, les embûches qui sont parsemées sur cette route. Laquelle nécessite une bonne restauration", estime le chef de quartier, Bernabé Mabandja Ngoket.

Se disant las d'écrire aux autorités compétentes en vue de trouver des solutions appropriées pour désenclaver la localité, ce dernier affirme que ses administrés ont besoin non seulement d'une route carrossable en toute saison, mais aussi  d'électricité et d'eau potable. De même qu'un dispensaire pour administrer les premiers soins aux populations.

"Les populations de Santa Clara veulent également vivre décemment comme celles de Libreville, Owendo, etc. A cause d'ailleurs de l'absence d'un dispensaire ici, nous avons perdu dernièrement un jeune garçon qui s'est fait mordre par un serpent. N'ayant donc pas de route carrossable, encore moins de voiture, nous avons assisté, impuissants, au décès de ce mineur d'environ 10 ans. Autre souci dans cette contrée, la vétusté des logements des enseignants de l'école primaire", se désole le chef Mabandja Ngoket.

"Pour aller avec votre véhicule au Cap Santa Clara qui est un regroupement de deux quartiers reconnus par l'administration, Nazareth et Mabandja, il faut emprunter le chemin qui passe par l'arrière du marché du 1er campement. Mais là-bas, il y a un péage mis en place par un particulier qui, avec son propre argent, a construit un pont avant le site d'Akouango-Village", nous informe un habitant.

Le site a pourtant tout pour servir de lieu d'évasion aux visiteurs. Mais comment y parvenir lorsqu'une route digne de ce nom fait cruellement défaut dans l'une des prestigieuses communes de la province de l'Estuaire ?



MIKOLO MIKOLO



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